Bien choisir votre statut freelance
Quand on démarre en freelance, ou que notre activité évolue, on est souvent un peu perdu face aux multiples statuts qui existent.
Micro-entreprise, SASU, EURL, EIRL, portage salarial, coopérative d’activités : comment savoir lequel vous correspond le mieux ?
Avec cet article, je vais vous aider à y voir plus clair ! Mais avant tout, je veux vous rassurer : c’est un choix important pour vous, c’est vrai, mais vous pourrez toujours changer de statut si votre activité évolue, ou si vous avez l’impression de vous être trompé.
Faisons donc un tour d’horizon des statuts, et de leur fonctionnement !
MICRO-ENTREPRISE
Nouveau nom de l’auto-entreprise, c’est le statut plébiscité par les freelances lorsqu’ils démarrent !
Il a beaucoup d’avantages :
✅ le créer et le fermer, c’est gratuit, simple et rapide (assez rare en France pour être souligné !)
✅ il implique peu d’administratif de la part du micro-entrepreneur : pas besoin de compte de résultat, un simple cahier des dépenses et des recettes suffit, et même pas besoin de gérer la TVA, dont vous êtes affranchi quand vous facturez moins de 33 000€ par an
✅ son fonctionnement est très facile à comprendre : chaque mois ou chaque trimestre, vous déclarez le chiffre d’affaires que vous avez encaissé, et vous payez tout de suite vos cotisations sociales selon un pourcentage de ce chiffre d’affaires (22%, à moins que vous bénéficiez de l’ACRE) – si vous utilisez Freebe, la déclaration pourra se faire automatiquement ! Sur cette page, vous pouvez découvrir ma démo de l’interface + 1 code promo pour bénéficier de 2 mois gratuits : https://super-freelance.com/comparateur-freebe-compta/
Il y a tout de même des inconvénients, sinon ce serait le rêve :
⚠️ vous ne pouvez rien déduire, et si vous avez beaucoup de dépenses, c’est un manque à gagner : vous cotisez selon le montant encaissé, peu importe vos charges
⚠️ vous êtes plafonné à un chiffre d’affaires de 70 000€
⚠️ si vous dépassez 32 000€ de chiffres d’affaires, vous devrez collecter la TVA (mais vous pourrez aussi la déduire sur vos achats)
En résumé : commencer en micro-entreprise, c’est bien pour vous lancer et vérifier que le freelancing vous convient, mais à condition de ne pas avoir trop de dépenses dans le cadre de votre activité !
ENTREPRISE INDIVIDUELLE A RESPONSABILITE LIMITEE
Ce statut, aussi appelé EIRL, est un hybride entre la micro-entreprise et la création d’une société.
Il est assez peu utilisé en dépit de ses avantages :
✅ sa création est gratuite et plus simple qu’une société
✅ votre patrimoine personnel est bien séparé de votre activité
Ce statut peut être plus intéressant que la micro-entreprise, si vous pensez avoir beaucoup de dépenses, mais que vous souhaitez rester seul à bord (il vous sera impossible de vous associer et compliqué d’embaucher).
EURL
C’est l’une des deux formes de société que vous pouvez créer, et c’est la version “solo” de la SARL. C’est aussi celle que j’ai choisie en 2016, quand j’ai atteint le plafond de chiffre d’affaires de l’auto-entreprise.
C’est donc une société, et lorsque vous la créez, vous devez prévoir environ 500€ de frais d’enregistrement, annonce légale, etc (le montant exact dépend de votre département).
Lorsque je l’ai créée, mon expert-comptable, qui m’avait facturé 400€ pour la création, a fait 2 erreurs, que j’ai constatées moi-même plusieurs mois après…
Au bout de quelques mois j’ai réalisé que je n’avais pas été enregistrée en tant que profession libérale, mais comme artisan-commerçant, ce qui a pour effet de faire payer 10% de plus de cotisations !
Et 15 mois après, j’ai compris que je n’étais même pas inscrite aux caisses de retraite !
Je vous encourage donc à faire réaliser votre création (rédaction de vos statuts et formalités auprès des différents organismes) par une entreprise spécialisée. LegalVision par exemple propose un forfait pour créer votre EURL, voici les liens à suivre :
- cliquez ici si vous êtes en micro-entreprise, et que vous souhaitez créer une société
- cliquez ici si vous démarrez et souhaitez déjà créer une société
Ensuite, le fonctionnement concernant la fiscalité et les cotisations sociales est complètement différent de la micro-entreprise :
✅ les cotisations ne sont pas calculées selon un pourcentage de votre chiffre d’affaires, mais selon un pourcentage du montant que vous vous versez en guise de rémunération – à hauteur de 35%
✅ vous collectez la TVA à vos clients, et vous pouvez aussi la déduire de vos achats
✅ en fin d’année, votre expert-comptable réalise un bilan de votre activité
✅ si vous avez du résultat (le résultat, ce sont vos bénéfices), vous devrez payer l’impôt sur les sociétés, il est calculé selon un pourcentage de vos bénéfices (15%)
Le choix de l’EURL est donc intéressant si :
✅ vous avez des dépenses dans le cadre de votre activité
✅ vous souhaitez pouvoir sous-traiter
✅ vous avez besoin de vous rémunérer de façon régulière
Si vous n’avez pas besoin de vous rémunérer chaque mois de la même façon, vous pourriez opter pour le statut SASU.
SASU
C’est l’autre forme de société, qui est le “solo” de la SAS.
Le fonctionnement est assez proche de l’EURL :
✅ les frais sont les mêmes à la création, autour de 500€
✅ les cotisations ne sont pas calculées selon un pourcentage de votre chiffre d’affaires, mais selon un pourcentage du montant que vous vous versez en guise de rémunération
✅ vous collectez la TVA à vos clients, et vous pouvez aussi la déduire de vos achats
✅ en fin d’année, votre expert-comptable réalise un bilan de votre activité
✅ si vous avez du résultat (le résultat, ce sont vos bénéfices), vous devrez payer l’impôt sur les sociétés, il est calculé selon un pourcentage de vos bénéfices (15%)
Mais, elle présente 2 grandes différences :
- lorsque vous avez une SASU, vous êtes “président salarié” → cela signifie que vous avez la même protection sociale qu’un salarié (vous êtes inscrit à la Sécurité Sociale, vous cotisez pour le chômage, vous préparez une meilleure retraite), et ça, ça se paye de 2 façons : vous êtes obligé de payer un cabinet comptable pour vous émettre des bulletins de salaire, et surtout, le montant de vos cotisations en beaucoup plus élevé qu’en EURL puisqu’il est de 65%
- vous avez la possibilité de vous verser des dividendes, qui eux, ne sont taxés qu’à hauteur de 15% environ
Pour la création de votre SASU, je vous encourage également à passer par un professionnel. LegalVision a aussi une formule pour vous :
- cliquez ici si vous êtes en micro-entreprise, et que vous souhaitez créer une société
- cliquez ici si vous démarrez et souhaitez déjà créer une société
Pour moi le choix entre les deux est donc simple :
- si vous avez la possibilité de vous verser chaque mois une faible rémunération, mais prendre de gros dividendes en fin d’année, la SASU est le plus rentable
- si vous avez besoin de vous verser chaque mois une “vraie” rémunération, il faut privilégier l’EURL
LES TIERS QUI VOUS RENDENT SALARIE
Deux alternatives existent, il s’agit de structures qui assurent le lien administratif entre vous et vos clients.
Lorsque vous effectuez une mission, c’est eux qui facturent votre client, et ils vous versent ensuite le montant de votre prestation sous forme de salaire, en prenant au passage au commission, souvent comprise entre 5 et 15%.
Ces structures sont de 2 types : les sociétés de portage salarial, ou les coopératives d’entrepreneurs (appelées aussi CAE).
Passer par ce type de structure peut vous coûter cher :
- au montant hors taxe de votre prestation, vous ôtez environ 10% (la commission de la structure)
- et comme le reste vous est versé en tant que salaire, il y aura des charges patronales ainsi que des charges salariales
Au final, votre salaire net est à peu près équivalent à 50% du montant facturé à votre client.
Par ailleurs, le portage salarial et la coopérative d’activités ont d’autres contraintes :
- elles ajoutent de la lourdeur dans les démarches administratives : pour un freelance qui travaille avec beaucoup de clients, ce n’est pas pratique
- déduire des frais est possible, mais compliqué également
Si des freelances choisissent ces solutions malgré ces inconvénients, c’est parce qu’elles présentent de sérieux avantages. En effet, elles :
✅ affranchissent le freelance de tout travail administratif
✅ elles peuvent l’aider à développer sa clientèle grâce à leurs réseaux internes et externes – surtout en CAE, dans laquelle la notion de collectif est importante
✅ lui évitent des coûts tels qu’un expert-comptable ou un compte bancaire professionnel
✅ lui offrent une bien meilleure protection sociale : il est mieux couvert par la Sécurité Sociale, il cotise plus pour la retraite et il se crée des droits Pôle Emploi
✅ lui fournissent chaque mois un bulletin de salaire, lui permettant d’accéder plus facilement à la location ou l’emprunt immobilier
J’espère vous avoir aidé à y voir plus clair avec cet article !
J’ai créé une fiche récap de cet article, que vous pouvez télécharger ici :
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Très bon résumé que j’aurais aimé avoir l’année dernière quand je me creusais la tête pour choisir entre SASU et EURL (j’ai choisi cette dernière formule) ! Heureusement cela confirme que j’ai fait le bon choix pour mon activité…
Merci Marion !
Bonjour Ludovic,
C’est aussi mon cas : les cotisations sociales en SASU m’ont fait préférer l’EURL. Je suis consciente d’avoir une protection sociale plus réduite, mais je préfère gagner plus et me charger moi-même de ma retraite, etc..